Contents de nos premiers jours de vélos en Thaïlande, nous poursuivons notre route sur les côtes du golf thaïlandais, entre ports et villages, entre villes et montagnes, entre route de terre et grosses nationales. Mais la chaleur accablante nous oblige à prendre un rythme bien particulier...
Wat Hong Tong -> Pattaya

Après notre départ du temple, nous rejoignons la route, surmontée d’autoroutes suspendues gigantesques, qui nous conduira pendant 30 km, à Chonburi. Nous ne ferons qu’y passer car cette ville toute en longueur, assortie de magasins sur ses flancs et toute rectiligne, n’est pas très engageante. Nous profitons de notre passage ici pour faire notre pause quotidienne dans un supermarché climatisé le temps d’attendre 15h et la déclinaison du soleil. Nous repartons donc dans l’optique d’atteindre la ville de Sri Racha, une ville de pêcheur. Sur les bords de route des rangées de poissons sur des nattes sèchent au soleil, laissant leur odeur dans l’air.

Arrivés sur le front de mer, c’est dans un labyrinthe de pontons et de maisons sur pilotis que nous nous perdons. Nous posons nos affaires dans une guest-house sur l’eau, comme la plupart des maisons du coin. Le soir venu nous tombons par surprise sur un marché de nuit qui abrite des tas et des tas de vendeurs de nourriture ambulants. Et là encore ce n’est pas le choix qui manque, allant des sushi aux riz collant où aux saucisses fumées ainsi qu’aux blanc d’encornets grillés. Un vrai régal ! Quelques insectes et vers blancs fris également. Nous ne nous y sommes toujours pas risqués...

Le lendemain matin nous reprenons la route, direction la zone portuaire de Laem Chabang. Nous avons prévu d’y faire un reportage sur un centre d’éducation à l’eau et à l’environnement imaginé par Gusco. Perdus au milieu d’une zone industrielle, il nous faudra plus de 2 heures pour trouver le centre. Anek Sukwattananukij nous y accueil et nous fait la visite des lieux. Son exposition interactive parle de l’eau en Thaïlande et dans le monde, des évolutions des techniques de traitement dans le temps et des projets futurs face aux problèmes de l’eau. Sortis du centre, nous reprenons la route, direction Pattaya, LA ville du tourisme sexuel en Thaïlande. Nous avons décidé de nous arrêter ici pour nous faire une idée sur ce que peut réellement être le tourisme sexuel, et nous en avons vu plus que n'en voulions.

A peine arrivés dans le cœur de la ville, ce sont des cafés ouverts sur la route dans lesquels des jeunes thaïlandaises attendent patiemment les clients. Et ils arrivent en masses. Durant le temps que nous avons passé ici, ce ne sont que des hommes seuls que nous avons vu déambuler dans les rues, de 25 à 80 ans. Certains jouant la romance, se promenant main dans la main, d’autres s’abreuvant au go-go bars tout en reluquant des filles 3 fois plus jeunes qu’eux. Une petite promenade sur la croisette nous montrera une autre facette de Pattaya : la prostitution de rue, plus dure et plus franche. Ici et là, debout ou assises attendent des jeunes filles, fraîchement descendues des villages alentours, achetées à 14 ans pour 3 ou 4 ans de salaires à la ferme, au milieu du flot incessant d’occidentaux mais aussi d’asiatiques en mal de testostérones. Nous ne parlerons pas du problème de la prostitution enfantine, celui-ci est encore bien caché (mais connu) dans les contre fort de la ville, à l’abris des regards indiscrets.

Un tour sur la croisette de Pattaya au matin, juste avant de prendre la route, nous confortera dans notre point de vue. Une jeune femme enceinte est étendue sur un bout de carton, le ventre à l’air, nous faisant sauter la réalité aux visages.
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Pattaya -> Ko Chang
La route reprend son cours normal et nous voyageons au rythme des intempéries. En effet, le climat nous contraint à attendre que le soleil se camoufle sous une couche de nuages, tout en espérant la pluie, qui rafraîchira l’atmosphère. Lorsqu’elle arrive, il nous faut nous arrêter le temps que celle-ci se calme un peu. Les journées s’enchaînent donc au rythme de la pluie et du beau temps. Nous roulons toujours sur la route 3 appelé Sukkumvhit road qui nous fait passer par Rayong puis par Chantaburi. Nous nous y arrêtons pour la nuit avant de repartir le lendemain matin, direction Ko Chang, la dernière île sur la côte sud Est en Thaïlande.
Nous roulons à travers une route entourée de jungle au petit matin. Stimulé à l’idée de rejoindre l’île, nous avalons les kilomètres aidés par le fait qu’il fait gris et frais. Puis nous bifurquons pour une petite route de campagne qui doit nous emmener au port de ferries. Nous traversons des routes isolées et très vallonnées sous un soleil plombant, à travers champ d’hévéa et d’ananas. Puis au bout de 30 kilomètres nous y sommes, notre clef pour l’île de Ko Chang et son parc national, marin et forestier, s’offre à nous. Pour quelques Bahts, nous parcourons les quelques kilomètres qui nous séparent de l’île, en ferry. Fatigués et repus de cette journée, après une ultime côte au dénivelé démoniaque, qu’il nous faut monter à pied, nous faisons halte dans une hutte en bambou pour la nuit, immergée dans la jungle.
Au matin nous reprenons la route pour parcourir l’île du Nord au sud afin de rejoindre le port de Ban Bao. Nous ne savions pas ce qui nous attendait ! Nous tombons face à une succession de côtes que même les 4x4 les plus véloces ont du mal à monter. De plus la totalité du littoral est construit d’hôtels de luxe aux plages privées qui nous empêchent de les approcher. Ce n’est que lorsque nous finissons de monter les côtes, à pieds tout en poussant le vélo, que nous pouvons admirer l’eau limpide et turquoise ainsi que les îlots épars au large. Il nous faudra 7h pour parcourir 20 kilomètres, encore une fois sous un soleil de plomb mais ce coup-ci, manque de chance, sans pluie.
A 5h le soir nous arrivons enfin, après une descente vertigineuse les deux mains cramponnées sur les freins. Le port de Ban bao anciennement port de pêcheur est aujourd’hui converti en machine à touristes dans lequel on ne croise que des magasins de souvenirs, des tours opérateurs ainsi que des écoles de plongée. Nous nous arrêterons, après une ultime piste en terre rouge au Cliff cottage, une Guest-House un peu éloignée du tumulte du port. C’est dans de petites cabanes en bois dans la colline, au bord d’une crique tranquille, que nous logerons.
Après 8 jours de route d’affilés, nous décidons de nous reposer les mollets et les cuisses pendant quelques jours avant de reprendre la route pour d’autres contrées. La saison sèche est presque finie, bientôt nous devrons affronter la mousson et ses pluies diluviennes. D’ailleurs devant nous le 4ème orage de la journée approche dangereusement…
Les photos
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